
Histoire de la Colline aux oiseaux
Voilà un quart de siècle que l'ancienne décharge a laissé place aux 17 hectares de nature, ravissant les visiteurs de tous âges. Zoom sur une histoire hors du commun.
Par délibération du 5 novembre 1923, le Conseil municipal de Caen décide d'acquérir des parcelles, anciennes carrières, situées à proximité immédiate de la ville pour y recevoir les détritus des habitants.
En 1964, la construction de l'usine de broyage permet de séparer la partie métallique du reste des déchets, considéré comme organique.
la ville s'agrandit et les immeubles de trouvent désormais à proximité de la décharge. Les habitants subissent des nuisances visuelles et olfactives. Lors de la séance du Conseil municipal du 13 septembre 1974, Fanck Duncombe, alors maire-adjoint chargé de l'environnement, propose que soit aménagé un parc sur le site de la décharge.
En 1972, la construction de "l'usine d'incinération des ordures ménagères et déchets industriels banal de l'agglomération caennaise" à Colombelles permet l'arrêt des dépôts des déchets ménagers sur le terrain de la Colline. la butte de déchets atteint à cette époque environ 20 mètres de haut, sur une surface de 9 hectares.
Après des premiers aménagements dans les années 1980, les gros travaux commencent au début des années 1990. La terre extraite à Beaulieu pour réaliser le stade d’Ornano, mais aussi ce qui est dégagé pour la déviation de Mathieu, vont permettre de recouvrir la décharge d’une phénoménale quantité de terre : 100 000 m3. L'équivalent de toute la surface de l’hippodrome de la Prairie sur 2 m de profondeur !
En juin 1994, la Ville de Caen accueille les Floralies internationales et inaugure la Colline aux oiseaux, dans le cadre du 50e anniversaire du Débarquement. Le souvenir du ballet incessant des oiseaux au-dessus de la montagne de déchets donne son nom au parc.
La Colline aux oiseaux affiche sa volonté d'être un lieu d'expérimentation des aménagements paysagers de la ville et de techniques écologiques. Une expérience partagée avec le public, grâce à de nombreuses animations.
Par exemple, la régénération des sols s’effectue à l’aide du compostage des végétaux taillés ou retirés, sans traitement, favorisant La biodiversité. Ce choix a notamment favorisé l'arrivée spontanée de nombreuses espèces de fleurs normandes.
Cette année, des travaux ont été effectués dans la grande roseraie, promettant encore de nombreuses saisons fleuries et odorantes. 25 ans après sa création, 380 000 visiteurs profitent chaque année ce poumon vert aux multiples facettes, oubliant son passé de décharge municipale.
2009 voit l'arrivée des paons, chèvres, cochons, et autres animaux de la ferme normande, ainsi que l'ouverture de la Maison à énergie positive. Cette dernière est une contruction écologique à la démarche haute qualité environnementale (HQE), qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Elle sert de local aux jardiniers et aux gardes et permet d’accueillir des scolaires ou des groupes.