Ce quartier nouveau et cohérent dans son urbanisme (couleurs, hauteurs des bâtiments, implantation des immeubles etc...) est relié au quartier de la Folie Couvrechef "d’avant". Le lien se fait par la rue des Boutiques, dont le principe est de recréer une rue piétonne, comme dans un quartier de centre-ville qui doit regrouper les commerces et les services. Au niveau de l’architecture du quartier chaque bâtiment est différent de son voisin, pour éviter une trop grande monotonie.

A la fin des années 1970, apparaît une critique dans la construction de ce que l’on appelait alors « les grands ensembles », cet urbanisme des années 1960, très géométrique et très régulier. Les urbanistes vont donc réfléchir à de nouvelles formes, de nouvelles manières d’aménager les quartiers modernes. C’est ce qui va donner, à Caen, le quartier de la Folie-Couverchef. On construit ici avec des toits pentus en ardoise, les façades s’inspirent des façades d’Honfleur, avec des teintes variées et des ardoises en "essentage" (le fait de mettre des ardoises sur les murs), même des petits bâtiments laissent apparaître des charpentes soutenant des toits pentus.

À l’extrémité de la rue d’Épron, on croise la rue du Chemin de Fer. Il n’y a pas si longtemps, le train partait de la gare Saint-Martin pour aller à Douvres et sur la côte de Nacre. Une station « Épron-Couvrechef » desservait le quartier. Après la guerre, les réfugies sinistrés bénéficiaient de tickets gratuits pour pouvoir se rendre en ville. La ligne a été déclassée en 1952.

La plupart des maisons anciennes du hameau a été reconstruite. Le café de l’Europe en est un exemple. Construit en 1936, sous l’appellation café-épicerie de la Folie, il sera reconstruit après-guerre. En 1944, une partie des troupes anglaises est passée par là et les premiers combats au sol de la libération de Caen se sont aussi déroulés dans le secteur.

La Folie est le nom d’un ancien hameau aux limites de Caen. Jusque dans les années 1970 la ville de Caen englobe encore

sur son territoire d’importantes surfaces de plaines agricoles, avec fermes et hameaux isolés de la ville. Le nom de « Folie » vient soit de follia (l’endroit feuillu), soit de fou (mot venant de fagus en latin, le hêtre). Quoi qu’il en soit, il marque le souvenir d’un endroit où il y avait des arbres.