En prenant l’axe de l’avenue du Général Moulin et de la rue de Bayeux, épine dorsale du quartier qu’empruntait autrefois le tramway, on suit le chemin pris par les Canadiens pour libérer Caen, le 9 juillet 1944.

Ici se trouve l’ancienne voie de chemin de fer Caen-Courseulles, qui empruntait le boulevard Richemond (connétable, qui en 1450 libéra la Normandie des Anglais) et le boulevard Jean Moulin. Un ancien quai peut se deviner à proximité du magasin Bonnaventure, qui était anciennement un entrepôt de tabac desservi par voie ferrée.

Comme son nom l’indique, La Maladrerie abritait une maladrerie, ou léproserie, où on éloignait les malades du cœur de la ville. En 1696, la maladrerie de Beaulieu est transformée en maison de force (l’ancêtre de la prison actuelle construite au 19^è siècle).

La maison d’arrêt a été édifiée en 1899. Elle fut le théâtre, le 6 juin 1944, du massacre, par la Gestapo, de 87 personnes dont la majorité était des résistants. Le souvenir de ces martyrs, dont les corps n’ont jamais été retrouvés, est rappelé par des noms de rue dans les quartiers visités (rues des Patriotes, Yves Le Goff, Roland Postel…).

À l’angle des rues d’Authie et de Jersey, se cache un lieu historique peu connu : la Glacière. Ce souterrain nous rappelle les astuces nécessaires pour conserver le froid avant que ne soient inventés les systèmes de réfrigération modernes. La glace était entreposée dans un puits central, ce qui permettait de maintenir une température fraîche une bonne partie de l’année. Construite dans la deuxième moitié du 19^è siècle, dans d’anciennes carrières de pierre, elles ont servit de refuge aux habitants du quartier pendant l'été 1944.

Le quartier Saint-Paul a d’abord été un quartier de baraquements. Au 11 rue de Cussy, résiste un baraquement américain, vestige de ce qui constituait tout le quartier après la guerre. Puis arrivèrent rue des Champs Saint-Michel et rue des Hautes Bruyères, des "Stran Steel", maisons en kit importées des États-Unis, disposant d’une structure métallique recouverte par un habillage de plaques de béton.

Au niveau des rues de Stockholm, du Val Fleury et des rues adjacentes, se sont les "maisons suédoises" en bois, offertes par la Suède, qui ont été installées, à partir de 1948. Elles arrivaient en kit, par bateau, prêtes à être montées. Elles offraient un grand confort pour l’époque.

En continuant sur la rue de Stockholm, on approche de la rue de Bayeux et son urbanisation des années 1930, où la grande majorité des maisons a été épargnée par les combats de 1944.

Bombardés et mitraillés pendant la guerre, les châteaux d'eau resteront debout malgré tout.